The far side of the world
Quand nous avons décidé de partir nous installer en Nouvelle Zélande avec Mufti ça a déclenché pas mal de questions chez nos copains, parisiens. Pas tous évidemment, certains nous connaissant mieux que d'autres avaient facilement compris ou du moins, notre décision ne leur semblait pas étrange. Mais chez d'autres moins proches ou que l'on connaissait depuis moins longtemps, une question revenait le plus souvent: Pourquoi la Nouvelle Zélande?
Ca avait spéculé, et suite à une réflexion de Mufti sur le forum FDC disant qu'il essaierait d'aller voir Peter Jackson à Wellington (je ne suis pas la seule monomaniaque dans notre couple), certains s'étaient persuadés que la raison de notre expatriation était là. Notre départ à l'autre bout du monde se résumait en deux mots: Peter Jackson. Et moi pauvre fille sans cervelle évidemment, je suivais mon petit monsieur à l'autre bout du monde sans raison juste pour qu'il assouvisse un de ses rêves de geek, rencontrer un de ses réalisateurs préférés. Ca nous avait assez vexé à l'époque d'autant qu'il suffisait de demander.
Depuis qu'on s'est installé la question n'arrête pas de revenir autour de nous. Les gens que l'on rencontre chez les kiwis, mes élèves, les nouvelles connaissances françaises que l'on s'est faites avec nos blogs. Je me suis dit alors qu'il était temps d'en parler ici. Pas parce que je veux tirer les choses au clair, ou parce que j'en ai marre que l'on me pose la question, non, juste parce que finalement c'est un thème qui fait partit de notre vie de tous les jours.
Bien sûr je ne vais parler que de mon cas et non de celui de Mufti, parce que ce n'est pas son blog ici et puis ce n'est pas à moi de prendre la parole pour lui. Nos raisons pour cette expatriation sont différentes mais marchaient bien ensembles. De mon côté il y en a plusieurs qui remontent à assez loin finalement. Je vais me servir du mail que j'avais écrit à Manu sur le sujet comme base de ce racontage.
● Pourquoi partir à l'étranger?
Ma maman a toujours travaillé à l'étranger et nous a donc donné à mon frère et moi le goût de l'ailleurs, la bougeotte, l'envie de ne jamais rester au même endroit. A part quand nous étions vraiment petits, mais à partir de 10-11 ans nous n'avons pas été tous les quatre à la maison plus de 4-5 mois d'affilé. On a grandit tous les deux en étant habitué à être une famille à distance. Au final je me suis expatriée et mon frère travaille la moitié de l'année sur les USA.● Pourquoi un pays anglophone?
En 2001 je suis partie m'exiler à New York pour danser tout en pratiquant mon anglais. Depuis toute petite j'avais dit que quand je serais grande j'irais danser à New York, j'avais donc mené en parallèle des études d'anglais et d'arts du spectacle. Et là bas j'étais bien. Mais il a fallu que je rentre au bout de 6 mois parce que ça commençait à coûter très cher. Et ça, ça a été la catastrophe, ou du moins la confirmation: il me fallait à tout prix repartir. Parler anglais à longueur de journée me manquait entre autres. Sans parler de la ville elle même, des studios de danse, d'une ambiance qui était autre que celle que j'avais connue toute ma vie.● Pourquoi à l'autre bout du monde?
Ma maman, encore elle, est en fait née en Nouvelle Calédonie. Tous ses frères et sœurs, mes cousins et mes trois petites cousines y habitent. C'est donc une partie du monde qui ne m'est pas étrangère, avec laquelle j'ai toujours eu des liens assez personnels. On a toujours eu à la maison des affiches, des photos, un calendrier annuel dans la cuisine, des T-shirts, des news, des récits des uns et des autres. Une façon de vivre aussi inculquée par ma maman. Avec mon frère nous étions allés deux fois déjà en Nouvelle Calédonie et une fois en Australie dans des familles d'accueil trouvées par ma tente. Bref, je me suis toujours sentie plus proche du Pacifique Sud que de la Russie, voir de l'Allemagne par exemple. Ce n'est pas pour rien que j'ai des palmiers et des claquettes et décoration de mes blogs… hum.● Pourquoi la Nouvelle Zélande et pas l'Australie?
En décembre 2005 quand j'ai décidé que j'en avais fini avec mes études en danse et que Mufti galérait pour se trouvait du boulot comme il le souhaitait, nous nous sommes dit qu'il était temps de partir. Nous avons regardé les destinations possibles avec le Visa Vacances Travail: Canada, Japon, Australie, Nouvelle Zélande. Nous voulions un pays anglophone (donc exit le Japon) et le Pacifique Sud nous attirait plus que le Canada (pour les raisons évoquées en 3 en ce qui me concerne) d'autant que ma maman avait décidé de nous offrir grâce à ses miles à mon frère et moi et nos partenaires un voyage en Nouvelle Calédonie pour le mariage de mon cousin qui avait lieu en juillet 2006. Il ne nous restait alors plus qu'à se trouver des billets entre Nouméa et une grande ville Oz ou Kiwi.Nous sommes allés aux ambassades de Nouvelle-Zélande et d'Australie à Paris. La première était toute petite friendly avec un gentil monsieur derrière une vitre dans la salle unique qui a bien voulu répondre à toutes nos questions et nous a donné plein de brochures. La deuxième était immense avec des détecteurs de métaux à l'entrée et un garde à la mine patibulaire qui nous a aiguillés du doigt vers un stand couvert de prospectus. Si on voulait des réponses à nos questions il fallait prendre un ticket comme chez le boucher. On n'a pas tergiversé très longtemps. New Zealand it is. Et puis finalement je connaissais déjà Sydney et Mufti était ravi de s'imaginer sur les terres de Peter (bah oui même si ce n'est pas la raison principale, on ne va pas cacher le fait que c'est quand même cool de voir partout autour de nous des décors du Seigneurs des Anneaux…).
7 commentaires:
Cela complète l'explication que tu m'avais donné en avant-première...
C'est toujours très intéressant de savoir pourquoi les gens décident de s'expatrier et pourquoi dans tel ou tel pays. Ça me tenterait bien de faire un tour dans le Pacifique Sud mais je suis condamnée à l'Europe pour au moins tout 2009! :(
Manu > C'est ce que je me suis dit en l'écrivant, que je ne t'avais pas raconté la partie du pourquoi la NZ et pas l'Australie.
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Delph > Ha bon, tu ne reste pas au Canada, tu retourne en Europe? Sinon oui de mon côté aussi j'aime bien lire ce genre de racontage, c'est pour ça que je me suis inscrite aussi sur le site de Kosmopoli.
C'est super intéressant de connaître les raisons d'un départ, peu importe si c'est à l'autre bout du monde ou à l'autre bout de la France. Et puis c'est le genre de choses que tu fais pour toi-même pas pour les autres. En couple, ça doit être plus facile de partir. Perso, je n'ai jamais eu la bougeotte mais je rêve de voyages (mais mon chéri a encore moins la bougeotte que moi... heum). Mon frère part quelques temps, vacances only, en NZ, j'aurais pu avoir des questions à te poser pour lui, mais à vrai dire il n'en a jamais discuté de son voyage, il part c'est tout... Merci de ton récit, j'aime bien moi aussi lire ces petites histoires ;) bises
Caro > Merci! En couple c'est plus simple pour s'installer c'est clair mais il faut faire gaffe à ne pas trop se couper et rester sur soi même. Quand tu pars tout seul tu es obligé de faire des connaissances et de les entretenir. C'est comme tout, c'est à double tranchant... Tu me raconteras ce que ton frère à pensé de la NZ alors :) Et bises à toi aussi...
Chapeau pour arriver à expliquer tout ça aussi clairement, moi j'ai toujours du mal et je déteste qu'on me demande pourquoi je suis partie au Canada - peut-être parce que mes raisons peuvent paraître bêtes (quitter la France, être proche des USA, vivre autrement etc, l'anglais rentrant aussi en compte même si au Québec moins - cela dit au début on regardait aussi l'Australie ou NZ mais j'avais passé l'âge pour le PVT so...) - en tout cas à des gens qui ne sont jamais sortis de chez eux et qui n'en ont pas envie surtout, c'est très dur d'expliquer que nous, on avait ENVIE de ne plus être dans les mêmes repères/train-train, qu'on ne s'imagine pas vivre toute notre vie au même endroit etc.
Et en effet partir en couple ça a ses avantages et ses inconvénients...
Marlène > En fait j'ai pris l'habitude de l'expliquer à force donc je sais plus ou moins quoi dire... Et puis déjà quand je m'étais exilée à New York j'avais du expliquer pourquoi donc j'ai l'habitude! ;)
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