vendredi 27 août 2010

Awakening

Quand l’année scolaire a recommencé fin janvier dernier, je me suis retrouvée avec 14 heures de cours par semaine + 2 heures de répétition que je menais le jeudi soir. C’était bien, 14 heures de cours ça demande du boulot certes, mais j’étais en charge de mon emploi du temps. J’avais même réussi à donner un rythme régulier à mon blog danse. Bref tout marchait théoriquement comme sur des roulettes, mais... il manquait un truc et je n’arrivais pas à voir quoi.

C’est quand le cast de Burn the floor est passé s’entrainer à City Dance il y a quelques mois que j’ai réalisé. Quand je les ai vu répéter, s’éclater sur scène, ça a fait tilt. Non pas que je me suis mise à rêver que j’étais eux (quoi que, j’ai eu ma larmette lors du show), mais je me suis rendue compte qu’il me manquait le côté "je m’éclate quand je danse". J’aime donner mes cours, j’aime apprendre mes chorégraphies aux autres, mais surtout j’aime danser, pour le plaisir. Beaucoup de gens me disent que j’ai de la chance de bosser dans un domaine qui me passionne, mais c’est souvent dur, dans ce cas la, de garder la passion intacte.

Je me suis dit alors qu’il fallait que je me pousse à prendre des cours pour moi, juste pour me faire plaisir, d’autant que j’ai tous les cours gratuits à City Dance. Tant pis si ça me mange tout mon temps.

Alors voilà depuis 2/3 mois en plus de mes cours je fais:
- les répets de Salsa le lundi et mercredi soir avec Irina: à la base je devais même participer à la compétition nationale, mais il faut être résident, et je n’aurais pas la résidence à temps
- du Lindy Hop le mardi aprem avec Tim: Tim est un de mes élèves de Jazz et Broadway qui est danseur de Lindy Hop. On a convenu d’un échange, 1 heure de Lindy contre 1h de technique jazz.
- des Claquettes le jeudi avec Deanna après mon cours de contemporain
- du Boogaloo/Popping le jeudi avec Lawrence après le cours de claquettes
- du Classique le samedi après mes cours: soit un cours normal, soit un cours de variation quand il y en un

Et comme maintenant je vais donner des cours aussi le mercredi je resterai à City Dance et je vais faire un cours de stretch/souplesse et un cours de hip-hop.

Alors oui je suis fracassée, j’ai peu de temps pour autre chose qui demande de la concentration, quand je rentre à la maison j’ai juste envie de me planter devant des séries en jouant à Farmville, mais au moins je m’éclate quand je prends les cours des autres. Et hier je me suis achetée ma première paire de claquettes et j’étais à fond de pouvoir les essayer en cours. Bon, j’ai galéré sur les pas les plus difficiles (y’en a un que je ne sais toujours pas faire), mais tant pis c’était cool!







lundi 28 juin 2010

Devil Inside

Chaque fois que j’ai envie de venir écrire quelque chose par ici c’est pour me plaindre. Et chaque fois je me dis "Tu ne vas pas revenir après une semaine d’absence et direct te plaindre". Du coup la semaine se transforme en 15 jours, puis en mois et bientôt en trimestre… Mais que puis-je y faire, je me plaints tout le temps c’est dans ma nature.

En ce moment je me plaints de l’immigration, de ma connexion internet, du froid, du manque d’élèves en cours, de l’immigration, des élèves qui te demandent de travailler sur une chorégraphie et qui ne viennent pas pendant 3 semaines, de ne pas savoir quoi manger matin, midi et soir, de la cuisine qui est trop loin, du froid, de l’immigration, de Yukiko qui était malade, de nos colocataires, de la profusions de choses dont il faudrait que je parle sur le blog danse, du clavier QWERTY du petinateur, des conneries que certaines personnes peuvent me sortir sur le boulot de prof de danse, et puis surtout de mon inutilité, mais ca je dois m’en plaindre depuis que je sais ce que veut dire "inutile".

Bref tout ca pour dire que les premiers trucs que j’ai envie de raconter ici ce sont plutôt des jérémiades et c’est quand même pas le plus intéressant à lire. Alors, histoire d’avoir un peu de matière autre, la semaine dernière j’ai filmé 2 des chorégraphies sur lesquelles je bosse en cours. Celles du jazz et du contemporain intermédiaire.

Ce n’est pas parfait (il faut encore que je travaille sur les ports de bras entre autres et puis ce sont des chorégraphies de cours donc pas forcément les plus intéressantes au niveau de l’utilisation de l’espace), le cadrage est quelque peu off vu que l’appareil était posé sur un rebord à chaque fois et l’éclairage est assez moyen, mais voilà ce que je fais en ce moment en cours… entre autres…


Jazz - Devil Inside par INXS

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Pour la petite histoire j’avais créé une chorégraphie il y a plus de 10 ans sur cette chanson pour ma compagnie de danse. Je ne me souviens plus du tout de la chorégraphie d’origine (qui se trouve dans un cahier dans ma chambre en France) sauf une partie du refrain et quelques micro instants clés (look at the faces) que j’ai ré-utilisé ici. Marj, c’est spéciale dédicace…
Ha oui et c’est filmé pendant le cours du midi du mardi où je n’ai généralement qu’une élève, Jane… La lose.


Contemporain - At Last par The Dø

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lundi 12 avril 2010

You Thought Wrong

Comment je me suis retrouvée à voir Kelly Clarkson en concert sur un malentendu…


Vendredi dernier, quand je suis arrivée à City Dance pour donner mon premier cours de la soirée, une de mes élèves de Zumba, Carola, m’attendait à l’entrée et m’a sortit out of the blue: "Ca te dirait de venir voir le show de Kelly Clarkson avec moi dimanche soir?"

Il faut savoir que je suis une vraie inculte en musique pop post 97 (date à laquelle je n’ai plus eu de TV et je n’ai plus écouté la radio en voiture car j’avais enfin mon permis et ma propre voiture et donc la possibilité d’écouter MA musique sur MON poste), donc Kelly Clarkson, bah je ne connaissais même pas le nom (pour ceux qui sont tout autant incultes que moi, c’est la première gagnante d’American Idol, une chanteuse donc). De plus, comme généralement quand une élève me parle show, il s’agit d’un spectacle de danse, j’ai pensé sur le coup que Kelly Clarkson était une jeune chorégraphe kiwi, qu’il serait peut-être bon de découvrir.

Prise de court par la question assez inattendue, et persuadée donc qu’on parlait danse, j’ai répondu "Heu oui, pourquoi pas, c’est combien le billet?". Ce à quoi Carola m’a répondu qu’elle avait gagné les tickets sur internet. Un spectacle de danse gratuit, vous pensez bien que ça me fait envie.
Je dis "Ho ben oui alors, d’autant que je n’ai rien prévu de particulier ce dimanche soir. En plus ça me fera un break dans ma préparation du nouveau set de Zumba.". Elle me fixe alors rendez-vous à 19h devant le Vector Arena, la salle de concert qui se trouve juste à côté de chez moi. Je me dis que c’est cool de ne pas avoir à faire des kilomètres, mais d’un coup le côté grande salle de concert pour le nouveau spectacle d’une jeune chorégraphe kiwi me semble quelque peu clocher.
C’est quand elle a ajouté "Je ne connais pas du tout cette chanteuse, mais je me suis dit que ça pouvait être amusant, je ne suis jamais allée à un concert de ma vie", que je me suis rendue compte de mon erreur.
Et quand elle a complété ma réponse "je ne la connais pas non plus" par "Si j’ai bien compris c’est la première gagnante d’Americal Idol", j’ai d’un seul coup eu comme des sueurs froides…

Je me suis vite repassée mes réponses dans la la tête ("rien de prévu dimanche", "ca me fera un break"), non pas moyen de faire marche arrière maintenant. Alors que je loupe pour le 2ème fois consécutive les tournées de Mark Knopfler et U2, je me retrouve à un concert d’une gagnante d’Americal Idol????



Mais le plus étrange n’était pas là. Pourquoi une de mes élèves que je ne vois que 2h par semaine dans le cadre de cours de danse me proposait d’un seul coup une place de concert? Mufti s’est bien sur imaginé tous les scénarios possibles, surtout quand je lui ai dit qu’elle était plutôt jolie comme fille.

J’ai pensé à un moment annuler en prenant comme prétexte que Mufti avait en même temps accepté un repas chez des copains dimanche soir, et puis bon, j’ai pas osé.

Bref. Le concert était hier soir. Le public était surtout féminin entre 15 et 30 ans. Deux premières parties: une jeune kiwi de 18 ans dont je n’ai pas saisi le nom et qui chantait parfois un peu faux, et un certain Eric Hutchinson que j’ai plutôt apprécié.

Et puis Kelly a pris la scène, et là je me suis demandée comment elle avait pu gagner America Idol, et comment elle pouvait avoir autant de fans. Non pas que ses chansons sont nulles, ou qu’elle chante mal (c’est juste du basique on va dire, et parfois plutôt agréable), mais elle n’a absolument aucun charisme, aucune personnalité, et le pire pour moi, elle est ultra fixe sur scène. Je déteste les chanteurs qui ne chantent pas avec leurs corps. Je ne dis pas de danser hein, mais de voir la musique se propager un minimum dans le corps, voir un battement de pied, un dandinement, des bras mobiles, je ne sais pas moi. Là, rien, une huître. Bon j’exagère un peu elle sautait façon pogo parfois (genre) et le fait que je ne connaisse aucune chanson ou presque n’a certainement pas aidé. Mais quand même une heure devant une chanteuse quasi immobile, ce n’est pas très ragoutant. Et moi qui pensais que dans ces émissions c’était plus la présence scénique que le talent vocal qui comptait…

Ceci dit la soirée m’aura permis de:
- savoir désormais qui est Kelly Clarkson
- me rendre compte que je connaissais au moins une chanson de Kelly Clarkson: My life would suck without you que j’ai tant aimé à la fin du dernier épisode de Glee
- découvrir qu’en fait Carola est d’Amsterdam, débarquée en NZ il y a seulement 4 mois et n’ayant pas réussi à se faire d’amis sur Auckland, elle a fini par me proposer de l’accompagner
- voir enfin l’intérieur de cette salle de concert à côté de laquelle j’habite depuis 6 mois



dimanche 4 avril 2010

Forgotten Years


Aujourd’hui c’est le meilleur jour de l’année, c’est ce que je dis tous les ans quand on passe à l’heure d’hiver. Je me suis dit "Tiens et si j’allais voir ce que j’avais écrit sur Running l’année dernière pour fêter ça" et là je me suis encore plus rendue compte du vide intersidéral de ces pages. Je me suis aussi rendue compte que c’était presque il y a un an jour pour jour que tout s’est enchaîné à une vitesse folle pour que j’en arrive au final à ce semi abandon du blog.

Il y a un an, j’acceptais de donner des cours dans la nouvelle école d’Irina et Julius, et quelques jours plus tard de vivre dans la-dite école.

Et c’est ainsi que j’ai pu constater que:
- donner 25 heures de cours par semaine
- avoir une colocataire pas très stable en demande constante d’attention
- vivre dans une chambre attenante à un studio de danse qui diffuse de la musique jusqu’à 23h
- bosser pour un psychopathe qui a fait de la prison et menace de poignarder la-dite colocataire pratiquement toutes les semaines
- avoir à faire à une putain de sorcière qui veut te virer du pays et appelle les flics dès qu’elle te voit
- se faire virer de son travail au bout de 5 mois pour de la jalousie hystérique
- déménager pendant la création d’un spectacle
- s’habituer à un nouveau rythme, une nouvel appart
- faire la rentrée des classes avec 5 nouveaux cours
c’est pas très pratique pour tenir ses blogs à jour.

C’est marrant, je me suis aussi rendue compte que pratiquement tous les mois j’ai essayé de redémarer ce blog, de reprendre les choses en main, mais chaque fois c’était trop. Espérons que cette fois-ci c’est la bonne!!!



dimanche 21 mars 2010

My golden chance

Tellement de choses se sont passées depuis mon dernier billet. J’ai récupéré pas mal de photos du voyage en Australie, je vais donc pouvoir m’étaler un peu plus. J’ai animé une Hen’s Party, je ferai un billet spécial dès que les filles m’auront envoyé les photos, parce que c’était marrant quand même. J’ai vu plein de films, de séries, un concert… Bref plein de matière à billets et ça tombe bien car je me suis dit qu’il était temps de remettre ce blog là en route également, maintenant que j’ai un bon rythme de croisière sur le blog danse.

Et quoi de mieux pour relancer un blog que de vous raconter comment je me suis retrouvée à tenir entre mes mains un Oscar et un Bafta en ce dimanche après midi de mars.

Oui mon jean me fait un joli muffin, c'est mon seul jean correct actuellement... attendez de voir la photo assise...

Tout a commencé quand il y a environ un an Mufti a travaillé sur une sorte de publicité vidéo promo pour la compagnie pétrolière Caltex qui s’inspirait du concept des écrans tactiles à la Minority Report. Il devait designer les interfaces des écrans et pour créer les décors, la boite de production (Zoomslide) avait fait appel à un certain Kim Sinclair, architecte kiwi reconverti en set designer. Au détour de papotages, Nico apprend qu’il est en fait nul autre que le décorateur de films comme Willow, Seul au monde (le papa de Wilson c’est lui), dernièrement Avatar (vous voyez venir la suite je suppose…) et actuellement Tintin.

Une image de la pub/video promo en question

L’excitation monte à la maison, si Mufti ne l’a jamais encore rencontré, il a travaillé sur le même projet qu’un homme qui a fréquenté certains des réalisateurs les plus adulés des Geeks de la planète: George Lucas, Steven Spielberg, Robert Zemeckis, Peter Jackson et James Cameron. Pas mal. Le temps passe, la date de sortie d’Avatar se rapproche et il se dit que ce serait peut-être le moment d’en profiter pour interviewer ce contact dans le cadre de FilmDeCulte. Mufti appelle donc Zoomslide avec qui il a gardé de bons rapports et demande les coordonnés de Kim Sinclair. Un mail plus loin, le voilà invité à aller manger dans sa maison d’Auckland pour papoter de son travail sur Avatar. Le kiwi est cool et très ouvert, on ne le dira jamais assez.

En a résulté une interview très intéressante que vous pouvez lire en cliquant ici.

Et puis en février Kim Sinclair reçoit sa nomination pour l’Oscar. Mufti lui envoie un mail de félicitations. Je rigole en disant qu’il fait un peu de la lèche, mais le mail est immédiatement suivi d’une très gentille réponse. Et puis le 7 mars arrive, on est planté devant notre écran d’ordinateur à regarder la cérémonie en live et Sigourney annonce le nom que l’on attend avec impatience. C’est la fête à la maison, Mufti connait un Oscar winner!


Le lendemain il hésite… trop lèche? Pas lèche? Il se dit Banco et envoie un nouveau mail de félicitations, également suivi d’une gentille réponse dans la journée alors que Kim est encore à L.A. On pensait que ça s’en tiendrait là quand la semaine dernière, Mufti reçoit un mail l’invitant à l’Oscar tea party de Kim Sinclair.

Le rendez-vous est fixé à partir de 2h chez lui, casual, entre copains. Mufti demande si je peux me joindre à la joyeuse bande. Kim dit oui bien sûr. Et là le stress: "Mais qu’est-ce que je vais porter". Parce que oui, on dirait pas spécialement au premier abord, mais parfois je sais bien faire la fille comme il faut. Casual certes, mais pour fêter un Oscar chez quelqu’un que je ne connais pas…

Sautons en avant à aujourd’hui…

Une semaine plus tard le problème de la tenue n’était pas résolu. Je me suis retrouvée à essayer 3 hauts différents (tous blancs ceci dit) par-dessus mon jean, et puis on est partit. Quand Kim Sinclair nous a ouvert la porte de sa superbe maison (il est architecte de formation, n’oublions pas), il était en jean, une chemise de toile orangée toute simple et pieds nus, kiwi style. C’était bien la peine d’essayer trois hauts différents et de me brosser les cheveux tiens.

On avance dans le couloir principal de la maison, l’Oscar et le Bafta sont là, sur une étagère de la bibliothèque, au milieu de milliers de livres, de DVD, de sculptures et autres cadres photos. Les discussions vont bons trains. On rencontre un ancien camarade de classe de Kim et sa fille de 20 ans qui fait une école de cinéma. On papote avec eux, très sympas. Mufti donne sa carte de visite. Les statuettes font leur entrée, circulent de mains en mains. Chacun pose à tour de rôle dans la joie et la bonne humeur.






Et puis le moment attendu, le discours de Kim Sinclair qu’il n’a pas pu faire sur la scène du Kodack à cause du manque de temps et un peu de l’émotion aussi. Il nous raconte avec humour comment je-ne-sais-plus-qui a marché sur la robe de Sigourney, qui elle retenait ses larmes toute fière de remettre un Oscar à l’équipe de son film. Puis nous présente les directeurs des cinq départements artistiques qu’il dirigeait. Ainsi on a appris que la plupart des plantes basses que l’on voit dans le film ne sont pas en CGI mais "en dur", créées principalement à partir de modèles d’algues chinoises. Oui oui.



On a grignoté, un peu bu, testé l’Oscar cake à la framboise recouvert de dorures. Mufti a fait la connaissance du responsable du design des écrans de contrôle (et autres chose du genre) que l’on voit dans le film et donné sa carte. De mon côté j’ai apprécié que les gens ne sortent pas des banalités du genre "ho mais tu dois être souple alors" quand je dis que je suis danseuse, et posent des questions assez pertinentes sur le milieu de la danse et même mieux sur la chorégraphie pour le cinéma! Un vrai plaisir donc.

On est rentrés tout contents, en se disant que quand même la Nouvelle Zélande c’est cool.




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